Noter. Noter. Noter. Pour que je n’oublie pas. Sinon, ça arrivera. Comme à chaque fois. Chaque fois je pense que cette fois-ci, c’est bon, j’ai compris et qu’on ne m’y prendra pls. Qu’à partir de maintenant, je prends ensoin de moi, vraiment.
En valorisant ce que j’aime faire. En mettant en avant les mouvements que j’aime tant. Et les mots qui me pansent. Mais non, je ne le fais pas. Faudrait quand même pas que je soin bien.
De quoi je me plaindrai après ? Ne pas changer pour pouvoir toujours me permettre un peu de place, d’espace pour ne pas avoir de contentement envers moi. Toujours quelque chose à améliorer. Chaque jour un truc à peaufiner.
L’amour conditionnel. Si tu atteins la perfection, je t’aimerai sans conditions. Privation d’affection qui crée tant d’afflictions. Pourquoi ne pas commencer par reconnaitre que la perfection est toujours imparfaite ? Impermanente, poreuse aux mouvements. Comme la mer. Comme une fleur. Comme toi.
Tu n’es pas la perfection et je t’aime. Dans toutes ces qualités et tes défauts. Dans toutes tes complexités et tes mâles fonctionnés. Et moi je voudrais m’aimer comme ça mais c’est plus sainple quand ça ne me concerne pas.
Fais comme je dis pas comme je fais. Pas si sainple d’être un exemple en fait. C’est pour ça qu’al y a des saintetés? Mais pourquoi ça nous vend l’image parfaite ? Parce que l’image peut-être retouchée. Parce que la création d’une illusion de réelle perfection, sans défauts, crée des besoins de changer pour atteindre cet objectif immuable.
Ces standards gravés dans le marbre et qui ne bougent pas. Ces images morbides de personnes momifiées par la technologie et l’envie de ne pas bouger. Je crois que tout ça ne m’aide pas à vouloir être moi. Des fois j’aime trop ça.
Je m’aime comme je sis et j’ai même de la fierté pour mon individualité que j’arrive à exprimer. D’autres dois, j’ai envie de m’enfuir, me transformer, me dissoudre parce que je ne trouve pas cet amour de moi.
Dissout dans le trou que j’ai dans mon coeurps. Celui qui m’aspire quand je ne vais pas bien. Celui de ces standards qui me déconnecte de mon être.
J’ai mal à la tête à force de me la prendre, je crois que j’ai juste besoin de bouger. La vider et me reconnecter à cette enveloppe que je déteste et chérie. Comme à chaque fois. Mais j’oublie. Je m’oublie.
Parfois j’ai du mâle à prendre soin de moi.
Noter. Noter. Noter. Pour ne pas oublier.
Quoi déjà ?