Ce matin je me réveille avec un viol de bois
La ZAD d’Arlon serait morte cette fois.
Acculée pendant la nuit, l’utopie serait finie.
La justice de ce pays en a décidé ainsi.
Je me réveille avec ce viol de bois.
Cette nature qu’on ne protègera pas.
Qui se bétonisera parce que le profit
est la seule loi qu’ils connaissent ici bas.
Je me réveille avec ce viol de bois
et je sens dans ma chair à moi
un déchirement lancinant
à quel temps se conjugue le présent
quand on nique le futur assurément ?
Depuis ma chair stérile
je contemple les imbéciles
qui procrée et chie des enfants
tout en détruisant leur avenir assurément.
Humains robotisé en perte d’humanité
aveuglés par les ordres et le devoir
obéir et servir tant pis pour l’avenir
tant pis pour l’écologie.
Je ne peux réprimer le goût de la rage
qui monte en moi quand je vois ce triste spectacle.
Culture patriarcale blanche en uniforme bleu de faction
Détruis le vert, le noir, le jaune et tout ce qui fait diversion.
Ce qu’ils veulent c’est le gris béton.
C’est qu’ils créent c’est de la dépression.
C’est qu’ils sèment c’est de la rébellion.
Ce qu’ils récolteront c’est une insurrection.
Je me réveille avec un viol de bois,
une gueule d’émois, de rage et de pourquoi.
Je sens mon coeurps qui bat,
qui crie pour sortir de cette cage.
Je réponds à son invitation.
Je répands mon indignation.
Je ne laisserai pas le béton se propager.
Sans réagir, ni m’insurger.
Je ne laisserai pas hommes blancs en costard
dictés la trajectoire de mes espoirs.
Ma colère est mauve paillette, radicale et rêvolutionnaire,
tu la récolteras, tu verras.
(texte écrit le 15/03)