Elle vient d’où la planète T.R. ?
La planète T.R., je ne l’ai pas créée. Je l’ai nommée mais elle existe depuis que la terre existe. Depuis qu’il est possible de choisir entre privilégier le profit ou le vivant.
Ça faisait donc pas mal de temps que j’évoluais sur T.R. sans le savoir. Peut-être depuis que j’ai commencé à poser des actes « radicaux » et à dire que j’avais envie de lutter contre les inégalités, quelles qu’elles soient.
Ces 3 dernières années, j’ai découvert qu’il était possible d’habiter de manière différente à la location ou l’achat. J’ai découvert le milieu de l’occupation. D’abord dans une petite maison avec un petit collectif où nous avions un contrat d’occupation temporaire. Cette expérience a durée 1 an. Et puis maintenant, je vis dans un hôtel squatté depuis 2 ans avec une vingtaine de personnes.
Choisir ce mode de vie, c’est entrer dans un autre monde. Et des mondes différents comme ça, il y en a des tas. On connait plus souvent le monde de la nuit ou celui des affaires. Le monde des personnes sans-abris n’est pas le même que celui des personnes transmigrantes, celui des infirmières est bien différent des politiciens.
Depuis mon monde de l’occupation, j’ai continué de vouloir changer les choses de manière plus grande, plus durable. Avoir un impact sur le système qui génère les inégalités. C’est perçu généralement d’une naïveté crasse mais c’est plus fort que moi. J’ai envie de croire que je peux faire une différence.
La pandémie n’a pas aidé. Loin de là ! C’est devenu encore plus urgent de trouver une brèche dans laquelle mon énergie, mes espoirs fleuriraient des rêvolutions. Que le fossé des inégalités se creusait à une allure encore plus démentielle et qu’al m’apparaissait que le virus n’apparaissait pas pour ce qu’il était : un symptôme.
Un symptôme d’une maladie plus vaste, le patriarcapitaliste – néo-coloniale – hétéro-normatif.
Al y a pas mal de personnes qui pensent comme ça. J’en ai rencontré des masses. Et c’est comme ça que ça m’est apparu. Si je me sens Alien sur cette planète terre, c’est que je n’en fait pas partie ! C’est que j’appartiens à une autre, à T.R.
C’est comme ça que T.R. a été nommée, pour m’offrir une terre d’asile, une terre d’espoir, une terre sur laquelle j’aspire à vieillir.